Artiste et graphiste,
Pour plus d'informations :
(c) Paul Cabanes
Graphisme (sélection)
Il Cinema Zero, Andrea Baglione, Paris
Nicolas Bailleul, Paris
Ae Ensp, Les Rencontres de la photographie, Arles
Studio Greta Oto, Eva Lambert, Bruxelles
Bureau Roman Seban, Paris
Centre national des arts plastiques, Paris
Collectif Encastrable, Strasbourg
Atelier Pierre di Sciullo, Paris
Expositions
Biennale
Résidences
Le Bel Ordinaire, Pau
Centre d'arts plastiques Fernand Léger, Port-de-Bouc
Bureau des Guides, Les 8 Pillards, Marseille
Villa Belleville, Paris
Interventions et ateliers
Centre d'arts plastiques Fernand Léger, centre social Fabien Menot, Port-de-Bouc
[mac], Musée d'art contemporain, Marseille
Lieux publics, Marseille
Le Bal, collège Georges Méliès, Paris
Fond municipal d'art contemporain à l’école, Villa Belleville, école Mouraud, Paris
90 ans et toutes ses dents
infos
Des années 1930 à aujourd’hui, ce livre dresse le portrait d’une femme française. Issue d'un milieu populaire, celle-ci intègre à l'âge adulte une nouvelle catégorie sociale, la classe moyenne. À travers différentes archives photographiques, cet ouvrage parcourt en plusieurs chapitres, les neuf décennies de son existence. De la Seconde Guerre mondiale au 21ᵉ siècle, en passant par les Trente Glorieuses puis les années 1980 et 1990, on y découvre les différentes étapes de sa vie : jeune fille, jeune femme, épouse, mère et grand-mère, travailleuse ou femme au foyer… Au-delà du simple aspect mémoriel, ces images nous relaient également l’histoire commune d’une partie de notre population, trop souvent passée sous silence.
Catalogue des diplômés, Hear
2019/2020 aura été une année charnière pour près de 150 étudiants, futurs diplômés de la Haute école des arts du Rhin. Une année qui s'est politisée, mondialisée, numérisée plus que jamais, dans le contexte perturbé de la crise sanitaire. Une année contrainte par plusieurs mois de confinement ; une pédagogie qui a dû se réinventer par le biais d'écrans interposés. Et un catalogue pour marquer le point final de cette période si singulière. Comment résumer une année de création sans en évoquer le contexte ? En assumant peut-être la force créative qui émane du chaos. Des infiltrations graphiques, des vibrations typographiques et variations visuelles viennent perturber l'identité de cette proposition de catalogue. Ces éléments « parasites », sortes de « bugs » visuels, froissent une mise en page académique, électrisent un contenu institutionnel. Ils sont l'image induite d'un enseignement en perpétuel renouveau, de prises de conscience globales et personnelles.
Dialogue entre les tours
En 2020, lors du premier confinement, le monde s’est figé, semblant abandonné de toute population. Si l’envergure d’un tel événement était relative selon les territoires concernés, les grandes agglomérations ont connu de plein fouet les conséquences sociales d’une telle décision : enfermement, isolement, anxiété… Dans un tel contexte, la ville a revêtu un nouveau visage. Son effervescence a laissé place au silence, son architecture s’est transformée en une multitude de masses géométriques, immobiles et froides. Rien de vivant ne semblait exister dans ces paysages. Ce laps de temps a été l’occasion de tenter des prises de contact, telles des bouteilles lancées à la mer. Un premier message affiché à la fenêtre d’une tour, dans la périphérie du Grand Paris, a donné lieu à un dialogue singulier, image de nos solitudes contemporaines.
Il Cinema Zero, Andrea Baglione
Artiste et scénographe, Andrea Baglione évolue entre l'espace du théâtre et le temps de la performance avec comme leitmotiv « désapprendre à voir ». Elle pense sa pratique comme un champ d'expérimentation et de transformation du visible et cherche à concevoir des architectures pour l'écoute et pour le regard qui soient des outils, des prothèses pour libérer et provoquer les imaginaires. Cela peut prendre la forme d'une installation, d'un spectacle, d'un film, d'une performance. La conception de son site web fut l’occasion d'un travail de réflexion sur l'archivage de sa pratique. Fruit de collaborations multiples et de créations personnelles, elle ne permettait pas d'aboutir à une hiérarchie particulière de ses différents projets. Une organisation chronologique s'est alors imposée comme une réponse adéquate pour présenter son travail, en perpétuelle renouveau et libre de tout carcan.
WiP#19
WIP (Work In Progress) est une exposition annuelle organisée par l’Association des étudiants de l’École nationale supérieure de la photographie (Ae Ensp), lors du festival des Rencontres de la photographie. Rassemblant environ 70 étudiant·e·s chaque année, cet événement se place à chaque édition sous le signe de l’expérimentation. Dans une énergie collective, le projet consiste à investir et transformer des lieux autour d'une proposition éclectique, mettant à l’honneur la jeune photographie contemporaine arlésienne. Les éditions 2016, 2017, et 2019 ont été l'occasion de collaborations intenses autour des notions de « travail en cours », et « d'artistes en devenir ». Une réflexion commune menée avec l'association et la scénographe Élisabeth Guyon, nous a permis d'aboutir chaque année à des formes graphiques simples, uniquement typographiques, ou aucune photographie n'était mise en avant. La rature graphique, la modularité et l'exponentialité sont alors devenues les marqueurs identitaires de l'exposition.
Centre national des arts plastiques
Réalisé sous la supervision de Véronique Marrier (cheffe du service design graphique), le dossier de presse du Centre national des arts plastiques fut l'occasion d'une réflexion collective sur l'approche graphique à adopter pour être le plus cohérent quant à l'identité de cette institution. Ce document exposant les différentes actions du Cnap (soutiens, collections, partenariats) c'est rapidement présenté comme la possibilité de mettre en avant son fond d'art contemporain. Ici l'espace du catalogue devient un espace d'exposition, la grille de mise en page devient une cimaise où les œuvres viennent s'afficher et illustrer les projets passés, présents et à venir. Le logotype vient quant à lui se fractionner sur la couverture, appuyant l'idée d'une modularité éditoriale, et le champ des possibles offert par la Cnap.
Les Olympiades
« L’ennui est le principal agent d’érosion des paysages pauvres » (L’Amour existe, Maurice Pialat, 1960).
Construite dans les années 70, la dalle des Olympiades avait pour ambition de redonner à Paris sa vie de quartier d’antan. Sorte de petite cité dans la ville, cet îlot de béton devait regrouper tours d’habitation, commerces de proximité et services en tous genres. Une vraie vie de « village » en somme. Les décennies passant, le projet a rapidement périclité. Ce qui se voulait être un espace de vie innovant et vertueux est rapidement devenu une « zone » malfamée et abandonnée. Regroupant éléments graphiques, expérimentations photos, et images issues de vidéo-surveillances, cette installation et son édition dressent un portrait plastique de ces grands ensembles architecturaux.
How Long Has It Been ?
Cette édition est une nouvelle épistolaire entre un homme et une femme, Antonin et Lydia. Lui est Canadien et vit à Paris, elle est Russe et vit à Nizhny Novgorod. Leurs échanges commencent par un mail envoyé à tout hasard, intitulé « How Long Has It Been ? ». Triste et esseulée, Lydia cherche de la compagnie, quelqu'un à qui se confier. Célibataire, Antonin vit avec son chien et consacre beaucoup de temps à son travail. Pendant deux mois, l’un et l’autre vont apprendre à se connaitre au gré des emails qu’ils vont s'écrire, des photographies qu'ils vont s'envoyer. Dans un anglais parfois approximatif, un semblant d'amour va voir le jour. Pourtant, le fil de leur correspondance nous amène peu à peu à découvrir l’envers du décor, fait d’identités fictives et d’arnaque nigériane.
WiP#17
WIP (Work In Progress) est une exposition annuelle organisée par l’Association des étudiants de l’École nationale supérieure de la photographie (Ae Ensp), lors du festival des Rencontres de la photographie. Rassemblant environ 70 étudiant·e·s chaque année, cet événement se place à chaque édition sous le signe de l’expérimentation. Dans une énergie collective, le projet consiste à investir et transformer des lieux autour d'une proposition éclectique, mettant à l’honneur la jeune photographie contemporaine arlésienne. Les éditions 2016, 2017, et 2019 ont été l'occasion de collaborations intenses autour des notions de « travail en cours », et « d'artistes en devenir ». Une réflexion commune menée avec l'association et la scénographe Élisabeth Guyon, nous a permis d'aboutir chaque année à des formes graphiques simples, uniquement typographiques, ou aucune photographie n'était mise en avant. La rature graphique, la modularité et l'exponentialité sont alors devenues les marqueurs identitaires de l'exposition.
Encastrable
Le collectif Encastrable c'est deux artistes, Paul Souviron et Antoine Lejolivet. Leur credo : chambarder la grande distribution, en particulier les magasins d'outillage, supermarchés de tout artiste. Ils s'immiscent, s'implantent en pirates, transforment ces lieux en salles d'exposition et de résidences, créent sculptures et installations absurdes et éphémères. Leur démarche est une ligne de conduite artistique, un manifeste, qu'ils appliquent avec un certain décalage dans tous les projets qu'ils réalisent. Pour la 21ᵉ édition de la biennale Sélest'art dédiée aux arts numériques, Antoine et Paul ont recréé un appartement à travers plusieurs installations. C'est dans le « bureau » qu'ils ont intégré ce catalogue regroupant plusieurs de leurs œuvres précédentes. Reprenant les codes graphiques et didactiques du mode d'emploi, cette succincte monographie présente leur travail sous la forme de sculptures en kit, d’œuvres reproductibles.
Les Chiens écrasés
Chiens écrasés (n.m pluriel, invariable) : locution argotique désignant la rubrique d’un journal qui regroupe diverses informations insignifiantes, sans lien, ni entre elles, ni avec le reste de l’actualité. Synonyme : faits-divers.
Ce livre est un recueil de photos et d’articles de presse, découpés, caviardés puis réagencés. C’est un récit construit de manière morcelée où le texte et l’image viennent s’entrechoquer, dialoguer et nous raconter une fiction faite d’éléments bien réels. C’est l’histoire de deux jeunes, d’un vol de voiture, d’une virée à travers l’Alsace… Au-delà de son récit, cet ouvrage, par son procédé d’écriture, nous interroge sur la presse et notre rapport au sensationnalisme. Dans le charivari informationnel de notre époque, l’image et le texte, affranchis de toutes règles, deviennent des outils narratifs redoutables.
La Matière à potentiel
La photographie amateur était il y a peu considérée comme une représentation objective de la réalité, avec une évolution technique, sociale et théorique clairement définie. Mais la transition numérique l’a rendue polymorphe, polysémique et polyvalente. Elle marque le début d’une période de soupçons à son égard, alors que celle-ci évolue à présent dans les espaces connectés des réseaux virtuels. Immatérielle, fluide, manipulable et reproductible à l’infini, celle-ci semble trop malléable pour pouvoir être honnête. Pour autant dans l’espace de nos écrans la photographie n’a rien d’irréel, elle existe en puissance et en potentiel. Recherche de fin d’étude, cette édition tente une analyse de la notion de vérité photographique, fragmentée aujourd’hui en une multitude de véracités visuelles.
Le Marathon
Le Marathon est un projet qui se joue des codes de l’art et de la performance. Léger, ironique voire inconséquent, il n’en reste pas moins extrêmement réfléchi et sérieux. Le Marathon a son histoire et son manifeste. Construit autour de l’idée d’une boucle où l’effort serait capté jusqu’à l’épuisement, il fut appliqué pour la première fois à la Maison du bâtiment de Strasbourg. Sa réalisation nécessitait des règles et des impératifs mais aussi l’installation d’un système de captation (photo et vidéo), pour photographier les deux coureurs et enregistrer le processus. Pendant 23 minutes et 53 secondes les deux performeurs ont exécuté Le Marathon jusqu’à la chute du coureur numéro 1. La suite du projet fut la retranscription de cette performance à travers un livre et une installation vidéo.
Le Dolphinarium
Construit au milieu des années 70 par l'architecte Nahum Zolotov, le Dolphinarium de Tel-Aviv a ouvert ses portes en 1981. Il devait être un lieu de divertissement, un Disneyland bleu et blanc (en référence au drapeau israélien). Boudé par le public il fermera ses portes en 1985, et occupera diverses fonctions les décennies suivantes (restaurants, cinéma, magasins, boîte de nuit…). Le 1 juin 2001, un attentat-suicide à l'entrée de sa discothèque fera 21 victimes et achèvera définitivement sa fermeture. Absurdité architecturale, ce bâtiment n’est jamais parvenu à trouver une véritable fonction, devenant au fil du temps une présence embarrassante pour la municipalité. Image singulière de Tel-Aviv, il est, à petite échelle, un portrait d'Israël et de sa difficulté à occuper un lieu. Cette édition en est une évocation visuelle, une dernière trace avant sa disparition.
Sale
La « diagonale du vide » est une large bande du territoire français allant de la Meuse aux Landes où les densités de population sont relativement faibles par rapport au reste de la France. Dans ces zones de campagne oubliées et abandonnées, le temps semble s'être arrêté et n’est remis en branle que lorsqu’un train passe entre deux agglomérations. Prises au cours de plusieurs voyages, les photographies de ce livre portent un regard sur ces paysages. Vitesse, poussière et saleté des vitres viennent apposer des filtres sur ces images, les plongeant alors dans une abstraction vaporeuse et atmosphérique.
Traces
Ce triptyque est un ensemble de paysages numériques dont la captation a été érodée, abimée. Retournées à la verticale puis imprimées en lithographie, ces trois photographies prennent alors l'apparence de traces peintes. Les images s'émancipent de leur carcan technologique pour retrouver leur essence naturelle, aléatoire, hasardeuse. Les impulsions électroniques inopinées (glitchs) qu'on y trouve font écho à l'aspérité d'un geste pictural, d'une empreinte pariétale. Les techniques modernes et traditionnelles utilisées pour leur captation et impression, nous interrogent également sur nos systèmes de représentation et sur l'essence fondamentale qu'elles partagent.